Insuffisance des capacités d'accueil, manque de visibilité... les causes du phénomène sont légion. La surcharge des classes figure à la tête des obstacles majeurs à la réforme du système scolaire marocain. Ce qui rend difficile la tâche de l’enseignant. Les élèves ne peuvent pas prétendre à une éducation de qualité. Tel est le constat général de certains enseignants. Le phénomène de surcharge n'est que la partie apparente de l'iceberg.
Le surpeuplement des classes inquiète les parents comme les enseignants ; ces derniers, habitués à des classes de trente élèves, se retrouvent aujourd'hui face à des effectifs de quarante à cinquante élèves par classe. Ils estiment qu'enseigner est devenu un véritable calvaire quotidien à cause de ce problème.
Les parents d’élèves croient dur comme fer que ce phénomène va affecter à la fois l'opération d'apprentissage et le rapport élève/enseignant. Ils sont parfaitement conscients que leurs petits ne pourront pas apprendre grand-chose en ces conditions. Le ministère de tutelle est responsable de cet état de fait.
Le slogan choisi pour marquer cette année scolaire «Pour une école de réussite» ne semble absolument rien dire pour les parents d'élèves et les enseignants. La réussite ne rime pas avec la surcharge qui étouffe certains établissements.
Le système éducatif et ses représentants sont porteurs d'une politique éducative prometteuse, mais affaiblie par l'insuffisance au niveau des moyens, le manque de rigueur dans la gestion, de clarté et de visibilité dans les objectifs à court et à long terme.
Il faudra prendre des mesures urgentes pour trouver les solutions adéquates à ce problème.
Ecole privée - école publique, le grand décalage
Ni surcharge de classe, ni manque de corps enseignant, les écoles privées offrent des conditions pédagogiques nettement plus convenables aux élèves. Et nombreux sont les parents qui ont opté pour l'enseignement privé malgré les coûts relativement élevés. Le programme enseigné n'est pas le même que celui dispensé dans nos écoles publiques, les moyens pédagogiques mis à la disposition de l'élève sont plus importants et les enseignants sont motivés et de plus en plus disponibles.
Tout compte fait, entre le discours triomphaliste et optimiste des responsables de l'Education nationale et le tableau désolant qu'offrent nos écoles, fait de classes surchargées et d'enseignants manquant à l'appel et démotivés, le fossé est très profond et renseigne, plus ou moins, sur le mode de gestion de l'un des secteurs les plus sensibles.