L’exercice du métier s’effectue dans un cadre spatial défini, portes fermées. Unité de lieu pourrait-on dire, qui donne une dimension théâtrale à ce qui se passe à l’intérieur d’une salle de classe.
L’estrade : donne au professeur un statut différent de celui de l’élève mais cet élément se voit aussi comme étant un obstacle de la communication entre élève et son prof.
Le bureau, pièce maîtresse du décor. Quelle que soit sa place, il est un repère, attribut indéfectible de l’enseignant. Il y dépose ses affaires personnelles et s’y livre à des tâches administratives (appel, cahier de textes…) Cette place est identifiée et reconnue par l’élève depuis la maternelle. Elle symbolise la fonction et la légitime, garde ainsi un parfum de solennité. Pour un élève aller au bureau est toujours un peu intimidant. En contrepartie, si l’enseignant reste retranché derrière son bureau pour faire cours, sa prestation ne « passera pas la rampe » S’il veut capter l’attention, il doit se placer sur le devant de la scène, près des premiers rangs pour ensuite occuper l’espace.
1-Comment occuper l’espace stratégiquement ?
Il ne s’agit pas de virevolter mais d’occuper l’espace de différentes façons suivant le type d’intervention. Tous les comportements du professeur ayant une influence, s’il se tient systématiquement à une même place pour une intervention donnée, l’élève sait à quoi il doit s’attendre. La place occupée fonctionne comme un stimulus ; c’est ce qu’on appelle un ancrage.
A vous de choisir quelques places stratégiques : Par exemple devant le bureau, face à l’ensemble de la classe, pour aborder une nouvelle leçon ; sur le côté, pour interroger un élève. On peut se servir d’un endroit particulier pour adresser des reproches, un autre pour des paroles d’encouragement ou tout message positif. A situation exceptionnelle, endroit exceptionnel comme le fond de la classe. Occuper cette place diamétralement opposée aux habitudes, déstabilise, génère curiosité et inquiétude, le dernier rang se trouvant sans préavis en première ligne. Stratégie du déplacement utile pour recadrer une situation, surveiller un devoir.
Enfin, circuler entre les rangers est doublement avantageux : montrer votre intérêt pour une situation particulière, surveiller discrètement ce qui se passe au bureau de chacun.
2- L’organisation de la classe :
L’organisation spatiale de la classe est de votre responsabilité – suivant l’effectif et le type de cours, on peut préférer la classe en U qui facilite la communication et l’interactivité.
Vous avez également l’autorité de placer ou déplacer des élèves avec des raisons aussi diverses que bavardages, problème de vue ou d’ouïe. Les placer par ordre alphabétique est une mesure autoritaire qui dérange les copinages mais favorise la tranquillité (à instituer dès le premier cours).
-Différentes dispositions :
La structure U : facilite la communication collective, un U suffit en général pour un nombre limité des élèves.
Les tables groupées : groupe de 4 ou 6 élèves, disposition avantageuse pour les travaux en groupe.
Un tapis : pour les moments de communication orale, conseils…
3- l’utilisation du tableau :
Le tableau noir est souvent le moyen utilisé en classe pour visualiser les informations. Il faut donc savoir le gérer et non l’exploiter au hasard sans ordre ni organisation.
Le volet gauche : réservé aux éléments qui permettent d’orienter l’activité : objectif, consignes écrites.
Le milieu : sert à y noter les traces écrites (régles, définitions...)
Le volet droit : pour les exercices, explication.
-Il ne faut pas tout écrire au tableau mais noter l’essentiel en fonction du besoin de l’élève.
-Il faut utiliser les couleurs pour attirer l’attention de l’élève.